lundi 24 août 2009

Une bonne fièvre des tropiques

Eh oui, on ne peut pas y échapper. Encore une chance pour l’instant je n’ai ni chopé la dingue, ni la grippe. Je suis allé à l’agence de santé le vendredi. Le médecin a diagnostiqué un petit rhume. Remèdes : du dolip et 2 autres médocs. Mais pas d’antibio.
Bilan des courses :
au lit pendant 48h00. Au pic de la fièvre, je titubais quand je me levais… J'ai transpiré tout ce que je pouvais. J'ai dormi malgré un gros mal de tête.
Et, surtout ma première session de surf loupée !

Ah oui lundi, j'ai fait une tentative pour aller bosser. Levé, alimenté, douché et aussitôt arrivé au boulot, aussitôt recouché.

Mardi 24 août, je revis...

Entre deux épisodes du Fresh Prince of bel air, j’ai écrit ces quelques lignes en guise de premier bilan, après bientôt 3 semaines de séjour.

Le fonctionnement institutionnel de l’île

Wafufu est une collectivité d’outre-mer qui bénéficie d’une large d’autonomie. Ici le droit coutumier prime sur le droit écrit. Il y a deux rois sur Fufu et un roi sur Wawa. Ces trois royaumes sont divisés en districts, gérés par des chefs coutumiers.
Le pouvoir exécutif est représenté par l’administrateur supérieur (ie, le préfet) de Wafufu. Le pouvoir législatif est dans les mains de l’Assemblée territoriale. Cette assemblée est composée de 20 membres élus. On y retrouve les chefs coutumiers des districts qui disposent d’un rôle prépondérant dans la production de la norme. Enfin, le tribunal de Mata Utu (tribunal de première instance et tribunal administratif), assure le pouvoir judiciaire.
De manière schématique, l’on peut présenter la production du droit sur wafufu de la manière suivante. Les lois ou les règlements français s’appliquent uniquement si ces derniers précisent leur application sur le territoire de Wafufu. Ce qui est très rare.
En dehors des compétences régaliennes de l’Etat, l’Assemblée territoriale légifère dans tous les domaines du droit (environnement, économie, social...).
Voilà de manière très synthètique, le cadre institutionnel de l'île.

La séance de l'assemblée territoriale du 20 août. Au premier rang, de dos à la tribune, les chefs coutumiers. A la tribune, le préfet, le président de l'AT, l'Evêque et encore un chef coutumier.

Le mode de vie des wafufuliens

“ Vous , les Occidentaux, vous avez l’heure. Nous, nous avons le temps”
Proverbe océanien.

Lorsque l’on découvre le mode de vie des autochtones, on est surpris par leurs comportements paradoxaux, voir antithétiques. Très attaché à la tradition et à la coutume, ils ont malheureusement adopté certains des mauvais côtés du mode de vie à l’occidental.
Depuis l’arrivée de la télévision dans les années 90, ils sont devenus assez matérialistes. Ainsi, ils se sont dotés de grands écrans TV plasmas connectés au satellite, et se déplacent dans d’énormes Pick Up. Ces gros 4x4 sont parfois équipés d’auto-radio avec gros caissons et diffusent du son à fond (R’NB, souk …) à tout les habitants de l’île (prochainement des photos). Certains sont également équipés de lecteur DVD. C’est vrai que les déplacements sur l’île sont très longs… L’île fait quand même 15 km de long et 5 de large...


A ce « folklore », l’on préfère celui qui est plus pur, celui qui s’attache à leur mode de vie simple et sans fioritures.
L’économie se veut, volontairement, très peu développée. Les hommes partent très tôt le matin à la pêche, et ne vendent pas cette dernière. Elle sert uniquement à l’alimentation de la famille et des proches. Les femmes quant à elles, partent récolter les fleurs qu’elles utiliseront pour faire des colliers polynésiens.

Pour finir, il faut évoquer l’arrivée prochaine de la téléphonie mobile sur wafufu. Alors que cette région du monde fait partie des rares coins épargnés par ce gadget, les habitants sont pour une majorité pour son implantation. Sincèrement, j’ai dû mal à saisir la plus value de l’entrée d’une telle technologie sur une si petite île… Sinon, que d’entacher un peu plus la tradition wallisienne et de ne plus avoir la maîtrise sur le temps comme le prétend l’adage océanien.

La bouffe locale

Ce n’est pas dans l’un des trois supermarchés local qu’on l’a trouvera. On y trouve des produits importés. Ce n’est pas non plus sur un marché puisqu’il n’y en a pas. Eh oui, pour rappel, les wafufuliens cultivent, pêchent et élèvent (porcs…) uniquement pour les besoins de leur famille. Alors comment faire pour bouffer local ? Deux moyens existent :
- Aller au resto. Par contre, tous les jours ca peut faire chère. Mais, j’ai eu l’occasion d’aller satisfaire ma curiosité et mes papilles. A chaque fois, j’ai pris un plat à base de poisson. Un des poissons pêchés sur la zone, le tazar, a l’aspect du thon mais il est beaucoup moins sec. C’est un poisson tendre et savoureux. C’est un pur régal. Généralement, il est servi avec une sorte de taro coupée en frites. Pas de boisson locale. Ici, ils boivent de la foster’s. Moi j’ai du mal à me faire à cette bière.
- Deuxième moyen dont j’ai récemment entendu parler. En contre partie de quelques fruits, légumes ou autres poissons offert par une personne, soit on lui donne à notre tour quelque chose soit l’on lui rend un service. Mais je ne me suis pas encore lancé dans cette voie. Je vais y méditer…
Cette histoire de bouffe est révélatrice de l’ancrage de la tradition sur wafufu. Les différentes administrations économiques et les fonctionnaires métropolitains détachés ont tenté de créer un système économique agricole (producteurs, distributeurs…) destiné à l’alimentation de la population locale. Mais ils se sont heurtés au refus des wafufuliens revendiquant la tradition. En gros leur discours se résume ainsi : « On a toujours vécu ainsi alors pourquoi on changerait ? »

Climat dans le pacifique sud

Ici pas besoin de vous dire qu’il fait beau ! Ca c’est plutôt agréable. Ce qui est un peu moins supportable, c’est l’humidité. Pour imager un peu le phénomène, il faut imaginer l’humidité qui règne dans une salle de bain en hiver lorsque l’on a fait couler l’eau chaude ou bouillante pendant 20 minutes… La personne qui entre dans la salle de bain a une sensation d’étouffement…
Voilà c’est à peu près cette sensation qui colle à la peau toute la journée…
Au bout d’une semaine, mon sac à dos avait commencé à moisir. Mes livres, ou autres papiers étaient tout plein d’humidité et tout dégueulasse…

A cela, il faut ajouter qu’il n’y a pas beaucoup d’air en été (octobre-mai). En hiver, (juin-septembre) les alizés soufflent.
Ce qui est agréable, c’est que l’on ne se prend pas la tête sur la façon de s’habiller. Nul besoin de pull, col roulé ou autres manteaux. La semaine un pantalon léger et un simple t-shirt ou la chemise ! Et le week-end on passe en mode : maillot de bain et tongs !